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Marchandisation de la petite enfance : Il est temps de mettre les ogres à la diète !

La publication du livre « Les ogres » du journaliste Victor Castanet met à nouveau à jour, après deux précédents ouvrages et de nombreux rapports publiés en 18 mois, des dysfonctionnements importants (recherche de rentabilité, crèches low-cost, montages financiers, actions de lobbying…) et de nouvelles situations de maltraitance dans les structures privées lucratives.

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Avec l’ouverture des services d’accueil de la petite enfance à la concurrence et la création du Crédit Impôt Famille Entreprise, le secteur privé lucratif a envahi le territoire et mis en place un modèle basé sur la rentabilité et le moins disant économique avec  la complicité de certaines municipalités.

Depuis de nombreuses années, l’Acepp ne cesse de dénoncer les dérives de cette stratégie qui tire les projets vers le bas au détriment de la qualité d’accueil des enfants et de leur famille. Ces constats ont été confirmés par le rapport de l’IGAS d’avril 2023 et le rapport d’enquête parlementaire de mai 2024. Certains actes correctifs sont à peine initiés, encore balbutiants et en proie à de nombreuses résistances…

La Fédération Acepp a d’ailleurs fait de nombreuses propositions auxquelles nous vous renvoyons (Manifeste 2022-2026).

L’Acepp, collectifs d’enfants, de parents et de professionnels, représentant les structures associatives et parentales, réaffirme son opposition à la marchandisation des modes d’accueil et rappelle son attachement aux valeurs de non lucrativité, de solidarité et d’égalité, garantes de cohésion sociale et du vivre ensemble.

La qualité d’accueil que nous défendons, depuis 40 ans, passe par des équipements et prestations adaptés, un projet pédagogique singulier, mais surtout par des professionnelles qualifiées et en nombre suffisant. Ces professionnelles, qui sont souvent les premières à alerter sur ces dérives, doivent être reconnues et valorisées car garantes de l’avenir de nos enfants et donc de notre société.

Nous ne saurions accepter que l’opprobre retombe sur nos équipes dont les familles fréquentant et animant nos établissements et services reconnaissent chaque jour leur engagement.

Enfin, nous demandons aux municipalités de reconnaître et soutenir mieux encore les associations, qui œuvrent au quotidien au plus près des habitants, au service des plus petits. Ces associations citoyennes, non délocalisables, participent au maillage territorial et tricotent ce lien social sans lequel aucune société ne peut survivre.

Le livre « Les Ogres » nous rappelle qu’il y a urgence à agir en direction des enfants et des parents qui sont les premiers concernés ainsi que des équipes qui sont investies et engagées à leurs côtés.

Le ou la ministre prochainement nommé-e devra afficher un positionnement clair, responsable, juste et équitable. 

Il est impératif de remettre en question la place faite au privé lucratif dans notre secteur et de lever toute ambiguïté concernant les relations entre certains acteurs qui développent l’appétit des “ogres”, favorisent les maltraitances et alimentent la confusion et l’indignation !

Il est temps de mettre les “Ogres” à la diète ! 

 

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