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Suite à l’émission “Pièces à conviction” : Enquête derrière les murs des crèches privées

L’émission diffusée sur France 3,  le 5 février 2020 intitulée « Qui va garder mon enfant ? Enquête derrière les murs des crèches privées » a suscité de nombreuses réactions.
Le reportage témoigne de dérives d’établissements gérés par des entreprises de crèches dans lesquels la sécurisation des enfants n’est pas garantie et la souffrance des professionnels est flagrante. La place des parents y est peu traitée, et pour cause! Dans ce type d’établissement, ils rentrent peu, et donc voient peu. S’il y a un dysfonctionnement, il peut être tu aux parents-clients. Et s’il est révélé, le parent devra chercher un autre accueil en urgence. Retour à la case départ!
Alors, est-ce à dire que ces dérives sont généralisées dans les entreprises de crèches? Non. Evidemment.
Est-ce à dire que la recherche de lucrativité ne peut se faire sans une bonne qualité d’accueil de l’enfant et de ses parents, de bientraitance des professionnels? Non. Pas forcément.
…Mais à condition que l’optimisation des coûts, recherchée par tout gestionnaire, ne se fasse pas au détriment de la qualité d’accueil de l’enfant, de ses parents ni de la bientraitance des professionnels. Dans le reportage, les moyens dévolus à la sécurité physique et affective des enfants découlent davantage d’une logique de performance gestionnaire et non d’une réflexion autour des besoins de l’enfant.
Ces dysfonctionnements doivent être condamnés! Oui. Assurément.

C’est pourquoi, passé l’effroi du visionnage de ce nouveau reportage, nous souhaitons communiquer ici notre stupeur face à la réaction officielle de la FFEC:

  • Pas de mesures d’urgence pour pallier les dysfonctionnements…
    Pour la FFEC, ils sont marginaux et ne doivent pas “jeter l’opprobre” sur tout le secteur lucratif.
    Pourtant, s’ils sont isolés, il doit être d’autant plus aisé d’y remédier! Ensuite, si “ces exceptions ne font pas la règle”, nullement besoin de remettre en cause un système complet…à moins que la FFEC cherche à les justifier?
  • …mais un plaidoyer “pour former plus de professionnels et offrir de véritables carrières dans la Petite Enfance”
    En réaction aux témoignages des professionnels en souffrance, aux caméras cachées dévoilant un quotidien douloureux, la FFEC se plaint de difficultés de recrutement et réclame toujours plus de souplesse (apprentis, taux et niveaux d’encadrement,…). Avons-nous vu le même reportage?
  • Aucune proposition pour améliorer les conditions de travail: comme des salaires décents…ou une convention collective spécifique à ce secteur…
  • La FFEC sollicite une refonte du modèle économique des crèches…mais c’est au regard de leur agressivité mercantile que le système s’est dégradé! Tous les jours, des commerciaux démarchent des décideurs publics pour qu’ils mettent en concurrence les “prestataires”, leur font croire que l’on peut toujours faire moins cher avec un accueil de qualité…
    En moyenne, 60 % du budget des entreprises de crèche est consacré aux salaires face à des standards de près de 80 %. A ce niveau, les équipes sont au mieux en sous-tension, au pire en sous-effectif.

Dès lors, une politique ambitieuse d’accueil de qualité du jeune enfant passe par notre responsabilité collective à ne pas glisser vers une logique marchande et par le renforcement des contrôles dans les établissements.
Nous réaffirmons donc ici le rôle essentiel que jouent :

  • les parents gestionnaires et les professionnels des crèches du réseau ACEPP en démontrant qu’un lieu d’éveil et d’accueil respectueux des enfants, parents et professionnels, est possible, sans coûter plus cher!  Nos portes sont ouvertes et nos savoir-faire à la disposition des décideurs publics !
  • les PMI, garants de la prévention, du dépistage et du contrôle des crèches.

Dans ces perspectives, leurs rôles doivent être confortés voire consolidés.

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