Un mois après le remaniement du gouvernement et la nomination du nouveau Premier ministre, nous apprenons enfin le nom de la Ministre Déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles. Nous souhaitons la bienvenue à Mme Sarah El Haïry et attirons tout de suite son attention sur les dossiers urgents qui attendent maintenant ses arbitrages.
Nous précisons tout d’abord le contexte sensible : La réforme Norma inachevée, le décès d’une petite fille en crèche à Lyon ayant entraîné le rapport de l’IGAS sur la maltraitance en crèche, la pénurie de plus de 10 000 professionnelles confrontées à une perte de sens dans leurs missions d’accompagnement et une dévalorisation de leurs métiers… illustrent aujourd’hui ce qui se passe dans le secteur de la Petite Enfance.
Le gouvernement précédent annonçait la création de 200 000 places d’accueil, sans pour autant les adosser à des moyens nécessaires notamment en termes de formation.
650 000 nouveaux citoyens naissent chaque année ; ces enfants ont des droits, comme vous et nous ! Pour traduire Ghandi, on juge la grandeur d’une nation à la façon dont elle traite bien ses enfants.
Nous demandons ensuite que des décisions soient rapidement actées notamment sur :
- Les modalités de versement du bonus prévu pour soutenir les revalorisations des salaires des crèches PSU. Sans arbitrage rapide, les associations gestionnaires ne pourront bientôt plus assurer leurs missions.
- Le référentiel qualité, élaboré sur la base des 10 principes de la Charte nationale d’accueil du jeune enfant, qui a mobilisé de nombreux acteurs pour rédiger les critères d’évaluation communs. Cette démarche coopérative est en suspens depuis le départ de son rapporteur Monsieur Frossard. Pourquoi personne n’a-t-il été nommé pour le remplacer ? Ce référentiel va-t-il être remis à l’ordre du jour ?
- Le futur Service Public de la Petite Enfance (SPPE) voté par le parlement en 2023. Quand les décrets d’application seront-ils rédigés? Comment les textes encadreront-ils les communes, futures autorités organisatrices, et renforceront-ils la place des associations dans ce nouveau paysage ?
Autant de questions et d’inquiétudes qui préoccupent les enfants, les familles et les professionnelles. L’ensemble de ces acteurs rappellent leur attachement à la qualité d’accueil, dépendante aussi des bonnes conditions de travail des équipes.
Nous appelons enfin le gouvernement à tenir ses engagements pris en 2023 : il le doit d’abord à tous les enfants !