Accueillir un enfant, c’est accueillir des parents, une famille. Cet accueil est essentiel pour le réseau Acepp construit autour de collectifs – parents- enfants – professionnels, un socle basé dans une démarche de cooéducation avec des réflexions autour du projet d’établissement par exemple.
Essentielle, cette thématique l’est aussi de part la loi qui en fait un enjeu de qualité dans deux chartes nationales. Ainsi la charte d’accueil du jeune enfant précise dans son principe 5 stipule : “Je suis sensible à mon entourage proche et au monde qui s’offre à moi. Je me sens bien accueilli quand ma famille est bien accueillie, car mes parents constituent mon point d’origine et mon port d’attache”
Quand à la charte de soutien à la parentalité elle insiste notamment sur la nécessité de
– Reconnaître et valoriser prioritairement les rôles, le projet et les compétences des parents
– S’adresser à toutes les familles quels que soient la situation familiale, le milieu social, l’environnement, le lieu de résidence, la présence d’un handicap ou les références culturelles.
– Accompagner les parents en intégrant dans cette démarche toutes les dimensions et l’ensemble du contexte de la vie familiale,
Une évidence donc et pourtant la famille (ou les familles ?), pas si évident d’accueillir en prenant la mesure des nombreux bouleversements – remise en cause du modèle patriarcal- multiplication des façons de faire famille – crises économiques et sociétales – histoires migratoires de l’exode rural à la migration internationale …
Autant de bouleversements qui influent sur la vie des familles et sur les manières de les accueillir.
L’objectif de cette intervention est d’articuler la réflexion entre l’évolution des normes de parentalité et les transformations de la famille. Comme le rappelle l’historien P. Ariès, l’attitude moderne envers les enfants est apparue à la fin du 19e siècle au moment où les classes moyennes et supérieures ont souligné le rôle de la famille et le caractère sacré de l’enfant. Depuis lors, les transformations de la famille ont été importantes. La famille nucléaire se trouve, en effet, réinterrogée par des trajectoires familiales devenues moins linéaires, par les aspirations des femmes à travailler et par de nouvelles façons de faire famille qui modifient les rôles de chacun. La parenté peut être également sociale, et non plus seulement biologique, ce qui questionne directement les enjeux de parentalité.
Intervenante : Sandrine Dauphin, Docteure en sciences politiques, Sandrine Dauphin est actuellement directrice de projets scientifiques, des relations internationales et des partenariats à l’Institut national des études démographiques après avoir dirigé le département de la recherche à la Caisse nationale des Allocations familiales. Ses travaux portent sur la politique familiale et la politique d’égalité femmes-hommes. Elle a contribué au rapport coordonné par Claude Martin, publié en 2018 à la Documentation française, Accompagner les parents dans leur travail éducatif et de soins – Savoirs, questions et perspectives pour l’action publique et la recherche. Elle a fait partie du groupe d’experts mobilisés pour la rédaction de la Charte nationale de soutien à la parentalité en 2021. Parmi ses publications : « La politique familiale et l’égalité femmes-hommes : les ambiguïtés du « libre choix » en matière de conciliation vie familiale et vie professionnelle » dans la revue Regards, n°50 en 2016. Actuellement ses travaux portent sur les violences intrafamiliales : « Les violences intrafamiliales dans les Outre-mer. Apports et perspectives des enquêtes sociodémographiques », Revue des politiques familiales et sociales, 2020, n°133 (avec Condon S. et Hagège M.).
A la fin de cette présentation, nous vous proposerons un temps de réponse à vos questions.
Webinaire présenté par Claire Gougeon, chargée de mission à l’Acepp nationale
Cette onférence est soutenue par la CNPEF