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Le 40e Fabuleux Voyage de l’Acepp nous conte l’histoire de la crèche « A la claire fontaine » en Dordogne

Un voyage sensible dans le temps qui nous est conté par Patricia Massan, directrice de la crèche et qui évoque l’importance de l’espace et de son améngaement pour le bien-être des enfants, de l’équipe professionelle et aussi pour y acueillir les parents.

« à la claire fontaine », c’est le nom de notre crèche car elle devait se situer rue de la fontaine à Saint Cyprien dans la valée de la Dordogne, dans le Périgord Noir ‘Réseau Acepp SO). Nous existons depuis le 1er juillet 1984. C’est le début des crèches parentales en milieu rural et pour moi celle d’une grande aventure car je l’ai menée et dirigée depuis le début mais toujours accompagnée.

J’aimerais vous livrer ma reflexion sur l’importance des lieux et des espaces que nous occupons qui déterminent les projets éducatif et associatif, sur les couleurs et la place que nous proposons à chacun.

L’histoire a débuté dans une maisonnette louée à des gens charmants qui nous ont fait confiance car à l’époque, en milieu rural, les crèches étaient rares et la formule « crèches parentales » incomprise.

Puis nous avons changé de lieu en 1988. La mairie nous a offert gracieusement un préfabriqué datant des années 60 qu’il a fallu aménagé. Les parents se sont mobilisés pour obtenir des subventions et organiser les travaux afin d’obtenir un lieu fonctionnel, dédié à l’accueil des jeunes enfants. Nous avons mis en place un coin à rien faire et un papa nous a construit une petite piscine.

C’est en 1995 que nous avons perçu notre premiere subvention communale et c’est en 1999 que la communaute de communes ayant pris la compétence enfance nous a proposé de construire un autre batiment puisque le préfabriqué devenait menaçant. La crèche de Saint-Cyprien faisait désormais partie du paysage local.

Un architecte a été désigné et nous avons pu, ensemble, créer un lieu  qui répondait à notre projet !.

Nous avons maintenu le coin « à rien faire », la piscine, le jardin étant trés grand nous avons mis en place un potager  et nous avons fait intervenir un artiste peintre pour décorer toute la crèche.  Durant 20 ans cette fresque qui raconte l’histoire d’un petit chat nous a accompagnée. Les enfants, les parents et l’équipe y sont toujours attachés. C’est un véritable outil pédagogique.

Par contre les professionnels ont été oublié ou plutôt on se préoccupait guère de leurs besoins à cette époque. Bien que le résultat soit très satisfaisant ce lieu, du côté des parents, n’était pas propice à la rencontre.

Suite à une série de formation organisée par l’Acepp 33/47 (aujourd’hui Acepp SO) autour de la parentalité, mettant en lien l’importance du lieu et de la place que l’on donne, physiquement aux parents , avec l’éducatrice nous avons imaginé puis déssiné les plans d’une crèche idéale avec un espace dédié aux salariés et un espace de rencontre pour les familles. Le projet est resté 10 ans dans les tiroirs mais la necessite de répondre aux besoins de places d’accueil suppléméntaires et à la législation du droit du travail à fait renaitre le projet pour aboutir en 2023 .

Aujourd’hui, je découvre un lieu pensé par des professionnels et réalisé par le même architecte.

Le personnel dispose d’un veritable espace de repos avec cuisine aménagée, d’un vestaire avec douche. Les réunions d’équipe et du CA se font autour d’une table d’adulte ! Le bureau a triplé son volume. Les enfants ont un préau, les sols sont en linoleum et non plastifiés donc avec des couleurs plus douces, les familles vont pouvoir investir un espace de 40 m² convivial. Ils pourront se poser, lire, regarder avec leur enfant le grand aquarium, souffler et un nouvel artiste va venir décorer les murs en nous racontant les nouvelles aventures de notre petit chat.

Pourtant cet espace rencontre famille ne faisait pas l’unamité.

La CAF et les élus emettaient des reserves sur le financement de 40 m² qui allait être utilisé uniquement les matins et soirs. Il a fallu démontrer que nous allions l’utiliser en journée pour l’intervenant musique, pour les ateliers de psychomotricité, de peinture et pour les plus grands qui ont besoin de concentration lors des activités éducatives.

Dans notre nous espace, nous allons pouvoir animer des ateliers, des petits dej et ouvrir ce lieu à la population. Rien n’est figé, le projet associatif va continuer à évoluer et le bâtiment ne sera pas un frein. La CAF voit désormais un lieu qui s’intègre complètement dans la CTG .

Les enfants, les professionnels et les parents ont désormais un espace dédié. Il aura fallu presque 40  d’existence, d’expérience et de travail en réseau pour y parvenir. Cela n’a pas été facile. Nos convictions, notre militantisme, notre patience ont eu raison des freins financiers et politiques. La société actuelle ne ressemble plus du tout à celle des début de la crèche parentale. Notre profession a également évolué et nous sommes nombreux à nous questionner sur le devenir des crèches.  Je pense donc que nous avons un rôle de « gardien du temple »  afin de préserver dans nos établissements l’essence de notre profession qui est pour moi la bienveillance, le partage et l’épanouissemt des gens présents.