Rapport “1000 premiers jours, prise de position de l’Acepp

Ce rapport fait suite à une consultation à laquelle l’Acepp a pris part (voir sa contribution)

Le point de départ de ce rapport insiste justement sur l’importance du suivi des enfants et de leurs familles durant la période qui couvre le dernier trimestre de la grossesse aux trois ans de l’enfant, période essentielle pour son développement mais également période de fragilités potentielles pour les familles et en particulier pour les mères.

Le rapport dresse donc son état des lieux et énumère des propositions en vue de l’amélioration de la prise en charge précoce des enfants et de leur famille.

Sans remettre en cause les qualités et compétences individuelles des membres de la commission d’experts, il nous apparaît que la composition de la commission (sur 16 membres, 14 sont de la sphère médicale) a induit les analyses et propositions. L’acepp reste attentive à une approche globale du développement de l’enfant respectant aussi bien la dimension médicale qu’éducative dans un contexte familial, économique, territorial.

Le rapport aborde ainsi de nombreuses thématiques relatives au suivi médical (physique et psychique), à l’accompagnement des familles et plus particulièrement des plus fragiles (pauvreté, handicap, maladie, violences conjugales), ainsi qu’à l’extension du congé de naissance pour le deuxième parent .

Alors que la “Charte nationale de l’accueil du jeune enfant” est en phase de devenir un texte de référence, le rapport n’y fait qu’une allusion même s’il souligne le caractère essentiel de l’éveil culturel et artistique, des bienfaits de la relation à la nature, de la prise en compte des cultures dans ce que cela apporte au bien être des enfants.

De même l’Acepp s’accorde aux préconisations édictées quant à la santé environnementale.  Elle retient par ailleurs :

• les propositions faites sur l’organisation de temps d’échanges entre pairs pour les parents comme étant une solution opérante à l’image ce que le réseau Acepp anime depuis de nombreuses années
• l’intérêt de développer des lieux ressources, ceux-ci pouvant, pour l’Acepp, s’articuler avec toutes les initiatives comme le site monenfant.fr et favoriser la mise en réseau de l’offre petite enfance et parentalité en proximité territoriale, y compris en développant des solutions itinérantes et innovantes ;
• l’importance de développer la formation des professionnels 
• la pertinence de favoriser les établissements collectifs de petite taille pour améliorer les relations et le bien être des professionnels à condition que l’accessibilité économique pour les familles soit améliorée notamment dans les micro-crèches PAJE.

L’Acepp est “fière” que la proposition d’impliquer les parents au sein des crèches les rendant acteurs du projet d’établissement et en favorisant leur participation active soit explicite dans ce rapport tant elle rejoint les pratiques des associations du réseau.  

L’Acepp s’interroge par ailleurs sur plusieurs points : 

• pourquoi les Laep (Lieux d’Accueil Enfants Parents), essentiels dans la construction du lien parent-enfant, ne sont-ils pas évoqués comme levier pour agir sur cette période ?
• pourquoi l’accueil individuel (et les Ram), solution majoritaire d’accueil du jeune enfant, n’a-t-il pas fait l’objet d’une analyse plus poussée et notamment l’articulation entre les modes d’accueil ?
• pourquoi les attendus concernant la formation des professionnels et le recrutement dans les EAJE tente-t-il à exclure les personnels les moins formés pourtant essentiels à la vie des établissements ?
• pourquoi “l’application de la pratique de la référence” proposée dans ce rapport est considérée comme une référence pédagogique indiscutable alors qu’elle fait encore débat  aux regards des approches, analyses et pratiques mises en oeuvre en France ?

L’Acepp restera attentive et vigilante aux suites données à ce rapport.

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